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Une méthode simplifiée de calcul des contributions alimentaires

Quelques fois, des avocats ou des professionnels me téléphonent pour obtenir mon avis sur le montant d’une contribution alimentaire.

Généralement, la question tient en une seule phrase : « Dis, mon client gagne 2.000 € par mois : quelle contribution penses-tu qu’il doit payer à la mère de son enfant ? ».

Avec un seul critère et une seule minute pour écouter la question et y répondre, je rétorque généralement qu’un père peut bien consacrer 10% de ses revenus à son enfant ; un peu moins de 20% s’il en a deux et 25% s’il en a trois…

Ce en considérant qu’il n’héberge guère plus ses enfants qu’un week-end sur deux, ce qui devient de plus en plus rare, je le souligne.

C’est ma méthode « speedy gonzales » !

Elle n’est pas très fine et ne donne donc qu’un résultat grossier, mais, en relisant le livre que Roland Renard a fait paraître en 2005 sur sa méthode (La méthode Renard, Les dossiers du J.T., Larcier, 2005), il m’apparaît que cet auteur la « valide » dans le sens suivant :

Pour rappel, il détermine un « coefficient de coût théorique de l’enfant » selon l’âge de l’enfant et constate, en d’autres termes, de son enquête sociologique qu’un enfant de tel âge « consomme » toujours la même proportion des revenus de ses parents, quels que soient ceux-ci [1];

Ces revenus sont formés par l’addition des salaires des parents et des allocations familiales ;

Le coefficient varie de 0,137 pour un enfant de moins d’un an (hors frais de crèche puisqu’on parle ici du budget des frais ordinaires et non extraordinaires) à 0,262 pour un enfant de 17 ans.

Monsieur Renard relève donc très justement qu’en lissant les différences liées à l’âge de l’enfant, le coefficient moyen est de 0,200 et correspond donc à 20% des revenus cumulés des parents.

Ainsi donc il valide en quelque sorte le fait qu’un enfant coût en moyenne 10% des revenus de chaque parent – pour peu que ces revenus ne soit pas trop disparates l’un par rapport à l’autre :

Certes, le calcul Renard englobe le montant des allocations familiales dans le calcul des revenus, mais ce montant joue à la marge ; certes également, le coût de l’enfant peut être dépensé en nature, lors de son hébergement ;

Mais si l’hébergement n’est guère conséquent, il n’est donc pas totalement stupide d’affirmer, comme je le fais dans mes « consultations ultra rapides» qu’une contribution alimentaire correspondant à 10% du revenu n’est pas déraisonnable pour un enfant !

François-Xavier Delogne

1er septembre 2022

[1] Dans la méthode informatique PCA tirée de la méthode Renard néanmoins, le calcul considère qu’au-delà de 3.000 € de revenus, cette proportion diminue car le surplus des revenus est plutôt utilisé à des investissements, des loisirs ou des achats de luxe