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Comment envisager les anciens accords et jugements depuis la réforme des rythmes scolaires?

Le 29 août 2022 débutent les nouveaux rythmes scolaires édictés en Communauté française :

Désormais, la rentrée scolaire aura toujours lieu un lundi (le 29 août en 2022) et la fin de l’année aura toujours lieu un vendredi (le 7 juillet en 2023).

Entre les deux prendra place un rythme de 7 semaines d’enseignement suivies de deux semaines de vacances, appelées successivement : congé d’automne, vacances d’hiver, congé de détente puis vacances de printemps.

Ces dernières vacances ne correspondront donc plus à la période de Pâques. Par contre, le lundi de Pâques deviendra automatiquement un jour de congé prolongeant le week-end, de même que le mardi gras.

Quand aux grandes vacances , elles seront en principe de 7 semaines.

Ce schéma pourra le cas échéant être légèrement modifié et le calendrier des vacances sera toujours publié de 2 ans en 2 ans sur le site www.enseignement.be

Pour les parents séparés, la question urgente et cruciale se pose donc de savoir comment adapter les jugements ou les conventions réglant les hébergements de vacances !

Une réponse pragmatique s’impose à mon avis, car les jugements et les accords sont tellement diversifiés qu’il serait impossible de les aborder au cas par cas :

– je pense qu’une convention écrite est préférable à des échanges d’emails pas toujours parfaitement clairs ;

– je pense que cette convention doit s’exprimer en termes généraux et compréhensibles plutôt que de tenter de régler des détails ou horaires souvent inutiles pour des parents qui ont déjà l’habitude d’un hébergement des enfants entre deux logements respectifs ;

– je pense qu’il ne faut guère « paniquer » face à cette difficulté, mais simplement raisonner en termes de semaines – voire de jours d’hébergement :

Or le nombre de semaines de vacances reste identique, seules les vacances d’été sont amputées de 2 semaines qui sont ajoutées par hypothèse aux congés d’automne et de détente (ex- Toussaint et Carnaval).

Dit d’une autre manière, le système des vacances d’hiver et de printemps s’appliquera dorénavant aux vacances d’automne et de détente : les 4 congés passeront en effet uniformément à deux semaines.

Les parents séparés pourraient donc convenir a minima que le système mis en place pour les congés de Noël (hiver) et Pâques (printemps) s’appliquera dorénavant aux congés d’automne et de détente.

– pour les grandes vacances appelées dorénavant vacances d’été, la situation ne sera guère changée exception faite que les 9 semaines habituelles seront réduites en principe à 7 :

Si l’on met à part la semaine de rentrée généralement consacrée aux achats et préparatifs scolaires, on aura donc 2 blocs de 3 semaines ou 3 blocs de 2 semaines à se répartir.

Il faudra donc parler en termes de semaines ou de quinzaines successives au lieu des habituels « 1er juillet – 1er août », ou encore au lieu des « premières quinzaines de juillet » ou « secondes semaines d’août ».

– enfin dès lors que la réforme de l’enseignement emploie bien le terme de « rythme », je me permets de rappeler qu’à mon humble avis, l’enfant a également besoin d’un rythme – d’une scansion entre ses hébergements paternels et maternels :

Par conséquent, je propose généralement de convenir que la première semaine des vacances est attribuée au parent qui n’a pas hébergé l’enfant durant la semaine précédente ; ainsi on aboutit à un « rythme papa – maman » et on évite le plus possible des hébergements qui s’étireraient sur deux, voire trois semaines d’affilées.

Voilà mes premières réflexions.

Si le besoin se faisait ressentir, je pourrais proposer une convention « uniforme » que chaque couple de parents séparés pourrait le cas échéant adapter ou moduler selon ses rythmes et  contraintes propres.

… Le mot « contrainte » me paraît d’ailleurs être le leitmotiv dans cette problématique dans la mesure où ces nouveaux rythmes vont forcément également modifier les rythmes de travail et les habitudes de vacances comme les stages, les départs à l’étranger ou encore les moments classiques d’intervention des grands-parents !

Les parents prendront sans doute plus de congés d’une semaine en automne et durant la période de « détente » (ex-Carnaval) et risquent par conséquent de partir moins loin et moins longtemps en été.

 

François-Xavier Delogne

23 août 2022